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24/01/2009

Un peu plus à l'ouest

Poursuivons notre périple un peu plus à l'ouest, là où la ville à sans doute le plus changé ces 40 dernières années. Difficile de se repérer.

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L'emplacement du California (Photographie : Lise Roman)

C'est un boucher sur l'avenue de la Californie qui s'est souvenu de l'emplacement du California, un emplacement alors occupé par un snack et un parking. Au numéro 202, c'était un cinéma de quartier typique tout comme le Magnan, situé au début de l'avenue de la Californie et dont l'emplacement se perd dans le noeud de la voie rapide. Populaire aussi, l'Eden, au 57 route de Marseille, dans le quartier de Lavallière. Dans la plaquette de la Cinémathèque de Nice, il y a un entretien avec M Zoarelli qui évoque cette salle et conclut : «J'allais pas dans les cinémas du centre. Vous savez, dans le quartier, il y avait tout pour s'amuser. Y'avait le bordel, des bals, le dancing. Tout ! On manquait de rien ».  De fait, dans un programme de 1962, l'Eden proposait en plus du film Traquenard de Nicolas Ray avec Robert Taylor, un spectacle Un soir à la Scala avec music-hall, clowns et danses. Dans cet entretien, il apparaît que cette salle aussi était surnomée « Lou Peoui ». J'en ai conclu qu'il s'agissait d'un terme générique, niçois et affectueux pour désigner les salles de quartier.

Encore plus un peu plus à l'ouest, en attendant le projet de multiplexe, il faut évoquer deux salles qui auront eu une existence éphémère. Celle du centre commercial cap 3000 « toutes places 6 francs » en 1970 et, aussi étonnant que cela paraisse le drive-in. Oui, Nice a eu son drive-in ou cinéma-auto, situé route de Digne, en face de l'aéroport au niveau du marché gare de St Augustin. En 70, ces deux salles passaient Texas un western italien de Tonino Valerii avec Giuliano Gemma et ses beaux yeux. Le Drive-in n'a pas tenu longtemps mais Yves Boisset y a tourné une séquence de son film, Le saut de l'ange avec Jean Yanne et Sterling Hayden.

Ces salles populaires qui animaient les quartiers les plus périphériques ont fermé les premières. En 1970, l'Eden et le Magnan n'existent déjà plus puis le mouvement s'accélère.

On peut considérer que le maillage des salles s’est rapidement effiloché et que, un peu comme le sang qui refluerait de tout l’organisme vers le cœur, le cinéma a été contraint de se recroqueviller au centre. Tous les quartiers se sont vu confisquer le cinéma. Et si ce n’était que ça…

Curieusement, la tendance actuelle est d’éliminer les dernières salles du centre ville au profit de complexes sans âme aux périphéries des villes. Du cinéma considéré comme un hypermarché ou une halle à chaussure !