04/11/2008
Interlude sociologique
Notre cycliste s'arrête à un feu. Un piéton se tient sur le bord du trottoir, tenant un vieil exemplaire du journal Nice Matin daté du 17 septembre 1970. Le piéton s'approche du cycliste.
Le piéton.
Si l'on en croit ce journal de septembre 1970, Nice comptait à cette époque 36 cinémas dont un seul disposait de deux salles...
Le cycliste retire ses lunettes pour mieux voir. Le piéton replie méthodiquement son journal.
Le piéton.
Il n'en reste aujourd'hui que 6, ce qui représente néanmoins 29 écrans. Mais on remarquera que tous les quartiers périphériques, tant défavorisés que résidentiels, ont perdu leurs salles.
Le cycliste.
Est-ce bien raisonnable... ?
Le piéton(désignant le feu).
C'est vert.
Effectivement, il y avait encore en 1970 de très nombreuses salles de quartier et chaque quartier avait les siennes. Y compris l'Ariane, Magnan, la Californie, Fabron, Riquier et la plaine du Var avec le drive-in puis un peu plus tard la salle de Cap3000. Les populations des quartiers plutôt populaires étaient très attachés à « leur » salle comme on le constate aux écrits de Louis Nucera ou Raoul Mille. La salle avait alors une véritable fonction sociale où l'on se retrouvait en famille ou en bande. Ce sont ces salles qui ont disparu les premières. Aujourd'hui, il ne reste aucune salle de quartier et l'on peut risquer l'explication d'un profond changement dans le choix des divertissements. Nouvel avatar de salle populaire, même si les mots m'arrachent les yeux à les écrire, c'est le multiplexe de Lingostière. Il sera bientôt concurrencé du complexe prévu à l'Arénas. Aujourd'hui, le multiplexe est devenu le nouveau cinéma de quartier, un quartier purement artificiel et dédié à la consommation de masse. Le cinéma a perdu cette bataille et laisse de nombreux nostalgiques. C'est à eux d'abord que ce projet est dédié.
11:45 Publié dans Scénario | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, salles | | del.icio.us | Facebook | | |
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